Arrêtons de culpabiliser : il n’y a pas de "solution de facilité", seulement des solutions adaptées
- Dk Périnat’
- 31 mars
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 23 mai

`L’impact des injonctions sur le sommeil du bébé
Dans notre société, de nombreuses croyances entourent le sommeil des bébés. Les parents entendent souvent des conseils culpabilisants tels que :
"Ne l’endors pas au sein, il va devenir dépendant."
"Il doit apprendre à s’endormir seul."
"Ne le garde pas dans tes bras, tu lui donnes de mauvaises habitudes."
Ces affirmations reposent sur des idées reçues et non sur des bases scientifiques solides. Pourtant, elles engendrent un sentiment de culpabilité chez de nombreux parents, qui doutent de leurs pratiques et de leur instinct.
Comprendre le sommeil du bébé : une approche scientifique
Les neurosciences nous apprennent que le sommeil du nourrisson est immature à la naissance et qu’il évolue progressivement au fil des mois et des années. Contrairement aux adultes, les bébés ont des cycles de sommeil plus courts, un sommeil paradoxal plus présent et un besoin accru de proximité pour se sentir en sécurité.
Le contact physique, l’odeur et la voix des parents déclenchent la production d’ocytocine, une hormone qui favorise l’attachement et la régulation du stress. Le fait de bercer, d’allaiter ou de porter son bébé pour l’endormir n’est donc pas une "solution de facilité", mais une réponse adaptée à ses besoins physiologiques et émotionnels.
L’importance de la proximité pour un sommeil serein
Les recherches en psychologie du développement montrent que les bébés qui bénéficient d’un accompagnement bienveillant au sommeil développent une meilleure capacité d’autorégulation émotionnelle à long terme. Le Dr James McKenna, spécialiste du sommeil infantile, explique que le sommeil partagé et le contact parental réduisent les niveaux de cortisol (hormone du stress) chez l’enfant, ce qui favorise un endormissement plus serein.
Dans de nombreuses cultures, le co-sleeping (cododo) et l’endormissement au sein sont des pratiques normales et encouragées. Ce n’est que dans les sociétés occidentales modernes que l’on tente d’imposer une séparation précoce entre le bébé et ses parents, souvent sous l’influence de normes sociétales plutôt que de données scientifiques.
Se libérer de la culpabilité : un enjeu pour les parents
Plutôt que de lutter contre les besoins naturels de leur bébé, les parents gagneraient à se faire confiance et à écouter leur instinct. Il est essentiel de rappeler que chaque enfant est unique et que ce qui fonctionne pour l’un ne conviendra pas forcément à un autre.
Il n’existe pas de méthode universelle pour accompagner le sommeil, mais des ajustements possibles en fonction de l’âge du bébé, de son tempérament et du contexte familial. Un accompagnement personnalisé permet souvent d’identifier les leviers adaptés pour améliorer les nuits de toute la famille, sans pression ni culpabilité.
Accompagner le sommeil avec bienveillance
Si vous vous sentez perdu(e) face au sommeil de votre bébé, sachez qu’il existe des solutions respectueuses de ses besoins et des vôtres. Un accompagnement professionnel peut vous aider à mieux comprendre les mécanismes du sommeil infantile et à mettre en place des ajustements doux et progressifs.
Le sommeil ne s’apprend pas, il se développe. En respectant le rythme de votre enfant et en lui offrant un cadre rassurant, vous l’aidez à acquérir des bases solides pour un sommeil serein et durable.
Chloé – Auxiliaire de puériculture et spécialiste du sommeil bébé
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